Reprenons le fil haletant...
Mercredi 23 juin 2010 – J58 – 75 Km – 5h18 roulées
Il est 18H et je passe de Serbie en Roumanie (en perdant une heure, mais l´effet est uniquement psychologique puisque le soleil se couchera plus tard).
Habitué jusque-là a passer des frontières désertes, a l´exception de quelques routiers en attente, je me retrouve au mılıeu d´un chaos un peu terrifiant. A peu près 200 personnes et une vingtaine de voitures et de camons attendent dans le plus grand tumulte de passer en Roumanie. Certains se pressent devant le poste de garde, d´autres vont et viennent dans cette zone tampon les bras chargés de marchandises. Autant vous dire que je ne passe pas inaperçu... Ce n´est pas une douane mais un vaste camp de manouches dédié a l´import export !
Ok. Il est tard, je n´aı pas fait le plein d´eau et l´endroit ne me semble pas des plus propice au camping sauvage...
Un grand type me fais signe de passer sur la voie de gauche (a contre sens donc) pour griller la file. Heureusement qu´il etaıt la car, stupide et bien élevé, je m´apprettaıs a faire la queue... Mais les touristes ne font pas la queue ici.
Les policiers sont 4 ou 5 a gérer le flux des entrants. Un coup d´œil au passeport, un « Franzose, con a bicicleta !» gueulé a quelqu´un dans la cabine et je suis de l´autre coté... Qui est a peu près pareil... J´enfourche donc mon bolide pour m´esquiver au plus vite dans les collines.
Une fois sur la route, je me maudis d´être aussi soumis a mes préjugés (que je découvrent, en plus !).
Je me surprends a me méfier de ces gens ressemblant dans mon inconscient aux romanichels mendiants et peu sympathiques du quartier « Commerce », a Nantes. Ces gens sont probablement aussi gentils que tout ceux que j´ai rencontrés dans les pays précédents, mais c´est plus fort que moi : peaux sombres, vêtement bariollés, faciès que l´on a par habitude rangés dans la catégorie « va vous demander de l´argent »... je réagis avec méfiance, allant même jusqu'à me demander l´espace d´un instant « mais qu´est-ce que je fous la ? ». Cela passera bien vite, heureusement. Maıs je reste encore vexé de m´etre découvert ce préjugé...
Je vais donc me cacher dans un verger abandonné. J´ai 1,5 litres d´eau, ça suffira bien. Je m´endors sagement sous un concert de chiens et de coqs. Je ne le sais pas encore mais ce concert va durer jusqu'à ce que je sorte du pays...
Jeudi 24 juin 2010 – J59 – 102 km et 6h07 roulées
Vendredi 25 juin 2010 – J60 – 108 km et 6h24 roulées
Pendant 2 jours, je serpente avec le Danube dans les gorges qui lui font traverser le massif des Carpates. C´est superbe. Les villages sont rares et les magasıns encore plus ! Je dois faire pas mal de km le premier jour pour trouver un distributeur de billet. La vie n´est pas cher mais les infrastructures touristiques sont sporadiques donc je passe pas mal de temps sur le vélo. Le temps est nuageux mais sans pluie, avec une température douce et un petit vent dans le dos. Bref ça roule !
Les paysages récompenses chaque coup de pédale :
Un ancıen roi de Dacie, "fort comme dıx hommes" dıt l´ınscription.
Les roumains sont très sympas (vous voyez, je vous le disais ! ). Croisant une camionnette arrêtée remplie de pain, je fait signe d´en acheter un. Le chauffeur m´en donne un mais ne me laissera pas payer. On me salut a grand coup de klaxon quand on me croise, mais heureusement les charrettes sont plus courantes que les voitures dans ce petit « bout du monde ».
Je mets un bon coup pour franchir une zone très urbanisée a la sortie des gorges, et place a la plaine. Ce que je vous raconterai la prochaine fois.
Sur la natıonale en travaux, je suıs salué par une bonne centaıne d´ouvrıers
Voıla !
Je suis a 150 km d´Istanbul mais je vais les faire en trainant car arriver un vendredi alors que les ambassades sont toutes fermées pour 3 jours, c´est des nuits d´hôtels payées en trop...
La suite, dimanche ou lundi donc...
Bıses.